Daito Shin...

「 I present Myself 」

「 I look like 」

Shin ne devrait pas se plaindre. Il faut dire que notre père créateur lui a fait don d’une belle gueule. Franchement, il est mignon avec son visage anguleux et ses traits fins. En plus, même enfant, sa peau était parfaite et dépourvue du moindre problème. Qui ne serait pas jaloux ou jalouse ? Mais voilà, Shin n’est pas très d’accord avec moi. Mettons-nous à sa place, le pauvre petit est justement, petit… Du moins, pour un garçon. C’est ce qu’il considère. Il mesure tout de même un mètre soixante-douze, c’est pas si minuscule, non ? Mais bon, comme il n’est pas spécialement musclé, il est vrai que son corps tout en longueur lui donne plutôt une allure de jeune garçon fébrile. Pourtant, il possède des épaules larges, d’autant plus qu’il se tient toujours très droit. Mais il a également une taille de guêpe, normalement réservé aux filles. Ajoutez à cela que cet idiot a les cheveux plus longs que n’importe qui, ou presque, ben là forcément, on le prend souvent pour une demoiselle de dos. Il faut dire qu’il le cherche un peu aussi. En plus, ce crétin à teint la pointe de ses cheveux en violet ! Y’a que les femmes pour faire ce genre de choses, non ? Bon, avouons que cela lui va drôlement bien surtout qu’il possède des cheveux marrons virant au blond foncé et des yeux verts clair. Moi je dis, il a tout pour plaire. Ses petites lunettes rondes et sans montures ainsi que ses vêtements bien taillés lui donnent un air plus que sérieux qui font ressortir son caractère calme. S’il souriait un peu plus, il serait vraiment craquant ! Bien souvent vêtu de noir, sa peau n’en paraît que plus rosée, il arbore généralement une écharpe blanche sur ses épaules et des gants pour cacher ses mains élancées. Il a toujours une allure de prêtre quand on le regarde bien, et il y a de quoi…

「 You seem 」

Alors là, notre mignon n’a plus vraiment rien de féminin… Mais n’est pas non plus vraiment viril. S’il joue le chevalier servant c’est avec un calme olympien et une douceur suspect. Pas vraiment bavard sur tout et n’importe quoi, il cache son ignorance en évitant les sujets trop à la mode. Le pauvre passe beaucoup de temps son nez dans les livres et ne s’intéresse pas vraiment à ce qui l’entoure. Ce n’est pas qu’il s’en fiche, c’est juste qu’il oubli… J’vous jure. Les relations humaines c’est pas trop son truc. Pourtant, il est sans doute d’une compagnie agréable mais en fait… Il n’a jamais grande occasion de parler avec autrui. Ce n’est pas lui qui abordera les autres, ça c’est sûr. Mais avec un peu de patience, je suis persuadé que c’est un bon compagnon. Plutôt passif, il se laisse facilement entraîner dans des histoires d’un soir sans que cela ne lui pose de problème. Héritage de sa « première » vie, il ne s’étonne jamais de rien et accepte tout sans jamais juger. Franchement, je suis sûre que s’il tombait vraiment amoureux, il serait un petit ami très fiable et aimant…

「 Tell me a story 」

Ce grand, ou petit, bonhomme a une bien étrange histoire et peu commune je pense. Son père, d’origine française, a rencontré sa mère lors d’un voyage d’affaire à Tokyo. Malheureusement ce dernier n’assuma pas sa paternité et disparu sans égard pour son amante. Furieuse d’avoir été trahit de la sorte, Ayako se promit de se venger un jour ou l’autre et éduqua Shin. N’allez pas croire qu’elle le détestait, bien au contraire, elle aimait ce petit bout de chou mais, force fut d’admettre qu’il n’avait ni la couleur des yeux ni celle des cheveux d’un japonais. Elle savait que tôt ou tard, il serait confronté au jugement d’autrui. Voilà pourquoi elle partit rapidement pour la France. Shin avait tout juste 3 ans et intégra donc une maternelle française. Heureusement pour lui, sa mère, bilingue, lui avait toujours parlé en japonais et en français, il n’eut donc aucun mal à s’intégrer par la suite. Les années passant, Shin entra dans une école primaire privée alors qua sa mère tentait tant bien que mal de retrouver la trace de son père. Mais alors qu’il était au collège, cette dernière découvrit qu’il était mort dans un accident d’avion, celui la même qui le ramenait en France alors qu’il venait de l’abandonner. Ayako considéra que vengeance avait été faite. Elle décida de rester en France jusqu’à la fin du collège de son fils. Celui-ci, déjà sérieux, montrait une attirance toute particulière pour la langue française ainsi que le latin et pouvait passer des heures plongées dans ses livres, de cours ou pas. Il n’avait que peu d’amis et ne sortait pas vraiment, ne s’intéressant absolument pas aux filles. Ayako ne fut pas surprise quand le garçon lui demanda l’autorisation de se faire baptiser par son école.

Finalement, elle repartit seule de France car Shin voulu continuer ses études en pensionnat. Après l’obtention de son bac L, il entra dans les ordres, aussi surprenant que cela soit. Mais très vite, il s'aperçu que ce monde, soit disant, de paix et de non-possession n’était en fait qu’une façade qui cachait de tristes secrets. Il abandonna très vite son idée et quitta rapidement sa fonction de prêtre qu’il avait obtenu. Il rejoignit sa mère pour découvrir qu’elle aussi lui avait caché une bien sombre nouvelle. Atteinte d’une tumeur, elle dépérissait à vue d’œil. Shin avait tout juste 24 ans. Il resta auprès d’elle jusqu’à la fin. Après l’enterrement, il apprit que sa mère avait placé en bourse et qu’elle avait gardé presque chaque Yen gagné et qu’il se retrouvait à la tête d’une jolie petite fortune. Il reprit des études de lettres au japon et, une fois le diplôme en poche, se trouva un travail de bibliothécaire dans une petite ville tranquille. Peu attaché aux choses matérielles, il se trouva un appartement simple dans un quartier nommé Hinako et y emménagea.